Guillaume Luquel et Nathan Amand
Un duo pimenté
Spice pour les chefs, créée en mai 2021, fête deux années de vie sur les chapeaux de roue. La jeune société – qui bénéficie des expériences de ces deux fondateurs, Guillaume Luquel et Nathan Amand – fournit en poivres et baies, épices, légumineuses et autres produits d’épicerie quelque 1000 clients, dont une majorité de chefs, du bistrot de quartier aux étoilés Michelin. Une réussite qui n’en est qu’à ses débuts. Bon anniversaire Spice!
Une jeune société avec une solide expérience : ce n’est ni un oxymore ni une blague, c’est Spice ! Et même Spice pour les chefs. Une boîte qui n’affiche que deux petites années au compteur, mais compte des cen- taines de professionnels des métiers de bouche parmi ses clients. Guillaume Luquel et Nathan Amand, les fondateurs, fournissent près de 3 000 références aux cuisiniers : poivres et baies, épices, légumineuses, huiles et vinaigres… avec un seul maître mot : la qualité. Mais comment ces deux-là ont-ils réussi en un laps de temps record à proposer une telle manne aux chefs français ?
L’histoire de Spice
Si Guillaume Luquel et Nathan Amand ont créé Spice en mai 2021, avec locaux et entrepôt au MIN de Rungis, les deux hommes se connaissent depuis longtemps. « Guillaume et mon père, Patrick Amand, se sont rencontrés dans une première vie profession- nelle chez Valrhona. Puis mon père a fondé sa société de vente d’épices, Selectissime, et Guillaume une entre- prise de consulting où il vendait des produits français en Asie. Ils ont collaboré », raconte Nathan Amand, aujourd’hui trentenaire.Le jeune homme, après une formation de cuisinier, avait rejoint son père en 2010 : « Préparateur, livreur, responsable achats logistique… J’ai gravi les échelons chez Selectissime pendant dix ans et me suis constitué un important portefeuille de clients avec qui, cuisinier moi-même
J’avais de nombreux et fructueux échanges. Mon père désirait ensuite me transmettre la société. » Malheu- reusement le Covid-19 est passé par là, impactant violemment Selectissime. Plus question de léguer une société en mauvaise santé. C’est là que Guil- laume Luquel, cinquantenaire, propose à Nathan Amand, qu’il a donc connu enfant, d’associer leurs compétences et leur réseau pour fonder ensemble une nouvelle entité : Spice pour les chefs. Si Nathan, plus opérationnel, gère l’achat et la réception des marchandises, la prise de commandes et la livraison, Guillaume, à l’initiative du projet, a plus le profil du « directeur général », avec une dimension gestion et commerce, englobant comptabilité, finances, mar- keting et réseaux sociaux. Leur complémentarité est évidente, leur entente également : « Nous œuvrons ensemble et décidons ensemble de la stratégie d’entre- prise. Spice, c’est notre projet à tous les deux », précise Guillaume.
De bonnes familles
Si Spice est aujourd’hui florissante, elle le doit évi- demment aux acquis et aux compétences des deux associés, à la qualité des produits proposés et à ce petit plus inestimable, le service client. Mais com- mençons par la diversité de l’offre : réparti en une dizaine de famille, Spice propose des poivres et des baies sur lesquelles Nathan est intarissable. « C’est notre spécialité ! La cuisine a beaucoup évolué et est en demande de nouvelles saveurs. Nous proposons plus d’une cinquantaine de poivres, noirs, blancs, rouges, verts et une vingtaine de baies et faux poivres. Le poivre (piper) pousse forcément en grappes, ce qui n’est pas le cas des baies, comme les baies roses, les
baies de Malam, de Chiloé ou le mal nommé poivre de timut, qui est bien une baie. Elles ont un goût, une typicité, mais pas forcément de piquant, spéci- ficité du piper. On les associe dans des mélanges par exemple de baies roses, baies de la Jamaïque et trois poivres différents. » Viennent ensuite les familles des épices (cannelle, badiane…) et mélanges (Saté, Cajun, curry à l’ancienne…), des huiles et vinaigres, des condiments, des légumineuses et céréales, des fruits secs ou encore des aides culinaires. « Cette di- versité est un atout important pour nos clients qui, d’un seul coup de fil, peuvent commander de nombreux produits. Un gain de temps évident pour ces chefs qui n’en ont pas ! », insiste Guillaume. Chefs de bistrot ou étoilés, restaurateurs, traiteurs… que Guillaume et Nathan prennent, eux, le temps d’aller rencontrer pour faire goûter leurs trésors. « En plus, nous ado- rons échanger avec eux, assaisonnements, associations, recettes, c’est enrichissant et souvent amical », s’excla- ment-ils ensemble. « Sans compter que les chefs sont toujours en demande de produits nouveaux et nous permettent d’enrichir en permanence notre gamme », précise Nathan. Bref, un « service client » sur mesure et d’exception.
Un sourcing exigeant
Il n’y a d’ailleurs pas qu’avec leurs clients que Guil- laume et Nathan dialoguent. Avec leurs fournisseurs également. Exigeant sur la qualité de leurs produits, le duo est vigilant sur son « sourcing ». Nathan a conservé des producteurs du monde entier qu’il avait connus dans l’entreprise de son père, un Iranien pour les pétales de roses, les pistaches ou le safran, un Pé- ruvien pour les pâtes et purées de piment… D’autres ont été apportés par Guillaume et sa connaissance de l’Asie où il a vécu plusieurs années. Et les décou- vertes de petites merveilles ne cessent jamais. L’un va s’arrêter dans un village lors d’une tournée en France à la rencontre d’une confiturière dans l’Aisne, quand l’autre va dégoter un producteur de riz bomba de Valence en discutant avec un oléiculteur espagnol. Le bouche-à-oreille, les conseils des uns et des autres fonctionnent à merveille. Spice possède une expertise sur les poivres et les épices, mais aussi sur les fruits secs, certaines sauces comme leur ponzu (sauce soja et jus de yuzu), leur petit épeautre acheté en direct à un cultivateur de Sault ou leur katsuobushi (bo- nite séchée) conçu avec des poissons français par des Japonais installés… en Bretagne ! Du beau, du bon… et du clean, car Spice ne néglige pas l’aspect humain et environnemental : choix de fournisseurs RSE (responsabilité sociétale des entreprises), de contenants (épices, poivres, sels…) en plastique re- cyclé et recyclable ou de doypacks (sachets souples tenant debout) en fibres recyclées. Quant aux emballages
en carton, ils sont détaillés par une machine en lanières, qui servent à caler les produits dans les colis, du quasi zéro déchet. Bravo !
Et plein de projets !
Deux ans donc et une excellente santé ! « Les bases de Spice sont bien implantées, tout est solide. De 2021 à 2022, le chiffre d’affaires de la société a triplé et nous sommes passés de zéro à neuf salariés », confie Guillaume. Spice envisage l’avenir avec sérénité… et vitalité. Guillaume Luquel et Nathan Amand veulent développer leur clientèle française en prospectant Marseille, Toulouse, Bordeaux, Lille… « Il y a en- viron 105 000 restaurants en France, hors fast food. On vise le quart supérieur, soit 26 500 établissements. Aujourd’hui, on a environ 1 000 clients, dont 500 très actifs (52 % de restaurateurs et 22 % de traiteurs). Il reste donc des perspectives ! », explique Guillaume en riant. « Et nous désirons prospecter des artisans comme les bouchers, les fromagers… », ajoute Na- than. Le tandem prévoit également d’explorer le vaste marché londonien ou de tester celui des particuliers français, « mais en conservant notre cœur de cible, le restaurateur ». Il reste donc du pain sur la planche à ce duo qui ne manque pas sel et ne se sépare jamais de son mortier pour concasser poivres de Malabar, de Kampot, ou de Sarawak. Demandez-leur conseil, ils adorent ça.
Valérie Bouvart
Très bel article, amplement mérité!!!
Je travaille avec l’équipe SPICE depuis quelques temps et j’en suis vraiment très satisfaite.
C’est agréable de pouvoir compter sur une équipe aussi réactive et un fournisseur qui est aussi bien fourni en terme de qualité et de nombre de références